SEPTEMBRE 2009  
VOLUME 3 | NUMERO 3  
 
 
Mot du président

Pas encore sorti du bois!

Par Carl Yank

Président du Conseil de l’AQCIE et
Directeur général, ERCO Mondial


Même si la situation économique donne des signes plus encourageants de remontée en cette fin d’été, il n’en demeure pas moins que les grandes entreprises continuent de naviguer en eaux troubles et rien n’indique une amélioration durable de leur situation. D’ailleurs selon les données de l’Institut de la statistique du Québec, on assiste à une baisse inquiétante de la part du secteur manufacturier dans le PIB, ce qui ne laisse rien présager de bon. Mais tout n’est pas non plus complètement négatif puisque l’indice de confiance des consommateurs, mesuré par le Conference Board du Canada, est en hausse pour un sixième mois consécutif, même s’il demeure sous les taux qui étaient en vigueur en 2007. À cela s’ajoutent les données sur la revente des maisons, qui ont bondi jusqu’en juillet, au-delà des espérances du secteur immobilier.




Car, si une reprise semble se manifester dans certains pays émergents comme la Chine, la situation aux États-Unis est encore fragile. En fait l’action conjuguée des banques centrales et des programmes gouvernementaux a permis que des éléments d’une reprise se mettent en place. Cependant, cela a fait en sorte que les gouvernements se sont endettés et qu’ils ne tarderont pas à chercher une façon d’éponger leurs déficits pour retrouver le chemin de l’équilibre budgétaire. Or, les moyens à leur disposition pour y arriver sont soit de diminuer les dépenses, ce qui ne semble pas approprié dans les circonstances, soit d’augmenter les revenus, ce qui signifie une augmentation des impôts ou des tarifs, ce qui, dans le contexte de maintien de la compétitivité des entreprises, n’est absolument pas souhaitable non plus. En fait, c’est un peu la quadrature du cercle et cela nous préoccupe d’autant qu’il se trouve déjà des gens pour réclamer notamment la hausse des tarifs d’électricité pour renflouer les coffres de l’État.

Et ce débat ne fait que commencer car, citant des observateurs avisés, le chroniqueur de La Presse, Rudy Lecours affirmait en août que la crise financière, qui s’est généralisée aux autres secteurs de l’économie, allait laisser des cicatrices profondes qui prendront du temps à s’effacer complètement. Cela s’applique autant à la crise qu’à ses effets collatéraux sur les finances publiques. D’ailleurs, le réputé professeur de l’Université de New York, Nouriel Roubini, qui avait prévu les difficultés que nous connaissons, parlait récemment de récession à double creux, car la remontée artificielle due aux programmes des gouvernements connaîtra un frein quand l’effet positif des stimulants publics de l’ordre de 2 000 milliards $ se dissipera, ce qui risque de replonger l’économie en situation précaire.

En ce qui concerne la situation économique toujours fragile chez nos voisins américains, il est clair qu’elle aura un impact important sur la reprise canadienne; les exportations canadiennes vers les États-Unis dépassent le milliard $ par jour et représentent le quart du PIB du pays. Le vieil adage à l’effet que quand les USA toussent, le Canada a la grippe est toujours aussi vrai. Or, le plan du président Obama, le ARRA (American Recovery and Reinvestment Act), adopté en février 2009, comporte une disposition problématique, la clause Buy American, qui peut s’avérer carrément désastreuse pour les entreprises canadiennes. Cette clause est pernicieuse et des vérifications juridiques ont révélé qu’elle risque de s’avérer difficilement contestable selon les règles du commerce international.

Autre sujet de préoccupation, les soubresauts de la reprise. La situation économique ne s’améliore pas de façon linéaire. C’est-à-dire que plusieurs entreprises aux prises avec des inventaires trop imposants ont dû cesser leurs opérations pour une certaine période de temps en raison de la chute de la demande. Aujourd’hui, la demande remonte, mais par à-coups, au rythme de la relance encore timide de la consommation. C’est sans doute ce qui a fait dire à la moitié des entreprises interrogées, dans le cadre d’un sondage mené par le ministère du développement économique, que le carnet de commandes de leur entreprise s’est détérioré par rapport aux six derniers mois.

De plus, on observe un comportement erratique des prix des métaux, qui au lieu d’être en corrélation avec le marché sont plutôt affectés par une courbe spéculative. Bref, la situation est meilleure qu’il y a quelques mois, mais les grandes entreprises ne peuvent pas encore prétendre être sorties du bois.

En terminant, au nom du conseil d’administration, je souhaite saluer l’arrivée au poste de ministre des Ressources naturelles de Mme Nathalie Normandeau, que l’AQCIE connaît bien pour avoir collaboré avec elle au moment où elle était critique de l’Opposition dans les dossiers qui nous concernent. Nous avons déjà sollicité une rencontre avec elle afin de la sensibiliser à la situation des grands consommateurs industriels d’électricité dans le contexte très particulier qui est le nôtre depuis plusieurs mois. Je tiens également à souligner notre appréciation quant au fait que le gouvernement a fait preuve d’écoute et d’ouverture face à nos besoins de flexibilité en consentant des aménagements qui nous ont permis d’éviter le pire en termes de pertes d’emplois et de fermetures temporaires.





Avec la chute des prix d’électricité sur les marchés, heureusement qu’on n’a pas mis tous nos œufs dans le panier de l’exportation !

Par Nicolas Dalmau
Directeur Énergie, Alcoa Canada
Vice-président de l’AQCIE


Depuis de nombreuses années, l’AQCIE affirme l’importance pour l’économie du Québec d’avoir une gestion équilibrée de son portefeuilles énergétique, en misant d’abord sur la transformation sur place de notre électricité, ce qui génère des dépenses d’exploitation de quelque 14 cents par kWh utilisé surtout en région, puis sur les lucratifs échanges, qui permettent d’optimiser l’utilisation de nos réservoirs, et finalement, sur l’exportation vers les marchés limitrophes des quantités excédentaires d’Hydro-Québec.

La situation actuelle des prix de l’électricité sur ces mêmes marchés est en train de nous donner raison et de démontrer la sagesse de cette approche équilibrée, n’en déplaise aux tenants de l’exportation comme panacée à tous les problèmes économiques du Québec, incluant le remboursement de la dette !

Des prix à la baisse

En effet, depuis le début de l’année, les prix d’électricité sur les marchés déréglementés sont à des niveaux historiquement bas. Il s’agit en fait d’une situation sans précédent, dont le caractère exceptionnel, même s’il risque de ne durer que le temps d’une récession et même au-delà, ne l’empêche pas pour autant de causer des problèmes au passage.


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Cette année, les prix sont en général 40 % plus bas que ceux auxquels nous sommes habitués dans les marchés. Depuis le début de l’année, le prix moyen de l’électricité pour toutes les heures en Ontario est de 3,1 ¢/kWh, du jamais vu depuis la déréglementation de ce marché en mai 2002. C’est 2 ¢/kWh de moins que la normale, qui gravite autour de 5 ¢/kWh, et c’est un écart de 4 ¢/kWh avec la situation qui prévalait en 2005 alors que les prix étaient à leur sommet.

Si on ne comptabilise que les heures de pointe (du lundi au vendredi de 7h00 à 22h00), là encore on n’obtient qu’un prix moyen de seulement 3,9 ¢/kWh pour ce même marché alors que la normale pour les heures de pointe gravite autour de 7 ¢/kWh, là encore 40 % plus bas. Quant à l’année 2005, le prix moyen de la période de pointe était d’environ 9 ¢/kWh. Toute une différence !

Il est important de noter qu’en raison de la fluidité des marchés, des résultats semblables sont observés sur tous les marchés limitrophes du Québec, soit l’Ontario et le Nord-Est américain.


Pourquoi ?

Cette baisse marquée des prix de l’électricité s’explique d’une part par la baisse de la demande en provenance des consommateurs industriels et commerciaux en raison des fermetures, arrêts de production, absence de développement ainsi que par les températures clémentes (peu de grands froids l’hiver dernier et peu de vagues de chaleur cet été).

D’autre part, il est reconnu que le prix du gaz naturel vient influencer la situation des prix d’électricité et le prix du gaz naturel s’établit aujourd’hui à son niveau le plus bas depuis une décennie, c’est-à-dire sous la barre des 3 $/GJ. En fait, il est important de constater cette corrélation entre les prix de l’électricité et ceux du gaz naturel, qui évoluent en symbiose, ce que les deux graphiques présentant les historiques des prix illustrent bien.

Mais il y a plus, l’arrivée du gaz de schiste, qui compte maintenant pour 10 % de la production de gaz naturel sur les marchés, provoque une transformation structurelle, faisant en sorte d’augmenter l’offre à un moment où la demande notamment en provenance de la clientèle industrielle et commerciale fléchit. L’effet combiné de ces deux facteurs a fait chuter les prix du gaz. Comme les centrales au gaz naturel sont souvent les unités à la marge qui déterminent le prix de l’électricité en période de pointe, on comprend qu’elles aient tiré le marché de l’électricité vers le bas.

Il faut comprendre que ce phénomène influencera également les marchés dans l’avenir. On pourrait prétendre que le niveau des prix actuels de gaz naturel ne justifie pas une production de gaz de schiste et que ces producteurs devraient cesser leurs opérations. Cependant, dès que les prix de gaz naturel augmenteront, ces producteurs reviendront en force dans le marché, ce qui nuira à une hausse des prix à des niveaux élevés comme ce fut le cas en 2005, par exemple. Et si les prix du gaz demeurent autour de 6$/GJ, on ne peut pas s’attendre à ce que les prix de l’électricité atteignent les sommets de 2005.


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Des «forwards» également à la baisse


Comme on le sait, dans le marché de l’énergie, il y a les prix courants «spot» et les transactions à terme pour des périodes futures, les «forwards». Or, à l’heure actuelle, sur les marchés à terme, les prix «forwards» sont aussi déprimés que les prix «spot». En fait, couramment, l’électricité se transige pour l’automne 2009 autour de 3 ¢/kWh alors que pour l’hiver 2009-2010, elle avoisine les 5 ¢/kWh, même pour les heures de pointe. Si on ajoute à cela la situation dans le marché du gaz naturel, dont les prix ne connaîtront pas de sommet en raison d’une offre soutenue notamment par les gaz de schiste, la déprime des prix de l’électricité risque fort de se poursuivre au-delà de la récession et devenir un élément dont Hydro-Québec devra tenir compte dans sa stratégie d’exportation. Bref à court et moyen terme, rien pour se réjouir !





Évidemment, nous sommes conscients que les prix qui prévaudront sur les marchés «spot» au cours des prochains mois seront dictés par les conditions de marché du moment et pourraient être différents de ce que l’on observe aujourd’hui sur les marchés à terme. Nous sommes également conscients que la période de prix à la baisse couvre environ neuf mois, ce qui est une trop courte période pour tirer des conclusions définitives, ce type d’analyse requérant davantage de recul et un échantillon plus large. Cependant, la situation actuelle cause quand même des maux de tête aux grands consommateurs industriels et doit être examinée par tous les intervenants concernés avec sérieux.


Une double raison de préoccupation


Certaines personnes peuvent se demander pourquoi les consommateurs québécois ne se réjouissent-t-ils pas de la baisse des prix. Deux raisons expliquent ce comportement qui peut sembler illogique à première vue. D’abord, en raison du marché réglementé qui est le nôtre, la baisse des prix n’a pas d’impact immédiat sur les tarifs que nous payons. À l’inverse si les prix augmentaient en flèche, nous serions de la même façon protégés d’une augmentation soudaine et imprévue.

Par contre, il faut savoir que dans d’autres juridictions, où se trouvent d’ailleurs des entreprises concurrentes aux nôtres, le marché est ouvert, ce qui leur permet de s’approvisionner directement au prix de marché, donc de bénéficier de substantielles économies. Et, dans plusieurs juridictions qui ne sont pas déréglementées, il existe des options tarifaires de tarification en temps réel, qui permettent aux industriels de quand même bénéficier de ces prix avantageux. Comme il s’agit de nos concurrents, cette situation nous préoccupe.

Deuxièmement, la situation est préjudiciable pour l’actionnaire d’Hydro-Québec. Quand les prix sont bas, les rentrées d’argent en provenance de l’exportation chutent et cela a un impact négatif sur les résultats financiers de la société, qui réduira à terme les dividendes versés au gouvernement, et vient donc affecter l’ensemble des contribuables québécois. En plus, ces conditions de marché difficiles surviennent au moment où HQ Distribution dispose de surplus historiquement élevés, ce qui vient augmenter les quantités excédentaires dont dispose déjà le Producteur pour l’exportation.

Par contre, comme tout indique que les quantités d’électricité exportée seront très élevées en 2009, les revenus totaux d’HQ sur les marchés externes pourraient se maintenir, donnant une fausse illusion que la baisse des prix n’a pas d’impact sur ses revenus, sauf qu’il faudra voir le prix moyen obtenu par kWh exporté qui, lui, risque d’être coupé de moitié par rapport au résultat de 2008, qui s’établissait à 8,9 ¢/kWh.

Les marchés d’exportation sont très volatiles et imprévisibles. Autant ils peuvent rapporter gros, autant ils peuvent n’offrir qu’un maigre potentiel durant certaines périodes. C’est pourquoi, dans le but de maximiser la valeur de nos ressources énergétiques québécoises, il demeure crucial d’exporter de façon stratégique et surtout de chercher un équilibre entre les exportations et la transformation locale.






Impacts du basculement vers les normes internationales d’information financière (IFRS)

400 M$ déjà dans les tarifs avant même leur entrée en vigueur

Par Luc Boulanger
Directeur exécutif, AQCIE


S’il est un enjeu qui préoccupe les grands industriels depuis deux ans à cause de ses impacts significatifs sur les tarifs d’électricité, c’est bien cette question du basculement vers les nouvelles normes comptables, qui doivent entrer en vigueur le 1er janvier 2011. On se souviendra qu’en préparation du passage à ces nouvelles normes, notamment en regard du changement de la méthode d’amortissement, HQ suggérait dans un premier temps dans son dossier présenté à la Régie en 2008 de radier d’un seul coup 205 M$ d’actifs désuets. Ces radiations représentaient à elles seules 2,0 % d’augmentation tarifaire. Tout en reconnaissant le caractère obsolète de ces actifs, les industriels étaient d’avis qu’il n’y avait pas lieu d’agir aussi brutalement. Nous proposions d’avaler la pilule sur une période de trois ans, ce qui aurait contribué à annuler toute hausse tarifaire pour 2009, scénario qui n’a pas été retenu par la Régie.

Cette année, HQ propose de devancer d’un an l’application du changement de sa méthode d’amortissement toujours dans l’optique de satisfaire aux exigences des nouvelles normes. Chez HQ, la majorité des actifs ne sont pas amortis selon une méthode linéaire, ce qui implique donc une écriture comptable de 245 M$ pour redresser la situation. Le tableau qui suit illustre très bien la différence entre les deux méthodes en cause.

(Cliquez sur le tableau pour l'agrandir)


Source : Régie de l’énergie, R-3703-2009

En devançant l’application de ce changement de méthode, c’est un impact de 2,4 % qu’on retrouve dans nos tarifs dès le 1er avril 2010. Encore cette année, en précipitant les événements, les usagers se voient privés d’un allègement et se retrouvent plutôt face à une augmentation, même minime dans leurs tarifs. Le tableau suivant illustre très bien les impacts tarifaires entre devancer l’application des nouvelles normes ou encore attendre leur entrée en vigueur le 1er janvier 2011.



Source : Régie de l’énergie, R-3708-2009

HQ argumente qu’il est préférable de devancer l’application de ces normes dès 2010 dans un optique de stabilité tarifaire. Nous entendons soumettre que nous pourrions facilement garantir la stabilité tarifaire tout en reportant l’application des changements en temps opportun par la création d’un compte de frais reporté dont le remboursement pourrait être modulé de telle sorte que les augmentations prévues pour 2011 et 2012 seraient du même ordre que celles proposées par HQ dans son dossier.

Une autre question sera sans doute aussi débattue devant la Régie concernant l’application des IFRS, et cette question concerne non seulement l’obligation de se conformer aux normes internationales en regard de la comptabilité règlementaire proprement dite, mais aussi les mesures d’exception qui devront être aménagées pour permettre à la règlementation de s’exercer de façon efficiente. On pense ici aux comptes de frais reportés. C’est un débat qui aura cours lors de la phase II du dossier traitant spécifiquement des modifications comptables (dossier R-3703). L’audition de cette requête ainsi que les décisions qui seront rendues par la Régie en cette matière ne seront vraisemblablement pas connues avant l’application des tarifs au 1er avril 2010. Voilà une raison de plus pour surseoir au devancement proposé par HQ.

Selon HQ, le changement de la méthode d’amortissement entraîne une hausse cumulative de 660,4 M$ de ses coûts de distribution pour la période 2010-2019. Au cours de cette période, les impacts du changement sur les coûts se renverseront à partir de 2015 et cette hausse cumulative tient également compte de la réduction du rendement sur la base de tarification, conséquence de cet amortissement accéléré.

L’adage « la nature a horreur du vide » prend ici toute sa signification alors que le distributeur entend profiter d’un contexte favorable à des réductions de tarifs pour passer prématurément des coûts dans ses activités et tailler des tarifs qui sont juste en deçà de l’inflation.






QUOI DE NEUF À LA RÉGIE

Par Luc Boulanger

Directeur exécutif, AQCIE



Un automne chaud en perspective!


Avec l’arrivée de l’automne, la « saison règlementaire » se manifeste par le dépôt des requêtes tarifaires des entreprises règlementées d’HQ, soit le transporteur et le distributeur pour la mise en place de leurs tarifs, qui auront cours l’année suivante. À cela s’ajoutent cette année trois autres dossiers, dont un premier traite du changement des méthodes comptables, un deuxième reprend à nouveau la problématique de la suspension des opérations de TransCanana Energy et un troisième concerne les questions relatives aux plans d’ensemble de l’Agence de l’efficacité énergétique.
Les grands industriels vont participer à toutes ces requêtes avec comme toile le fond la préoccupation de réduire au maximum les impacts sur les tarifs des mesures qui seront proposées.


Le distributeur sollicite des augmentations tarifaires de 0,2 % au
1er avril 2010


En bout de ligne, une fois intégrées les mesures demandées par le transporteur dans les tarifs de distribution, conjuguées à l’effet net des plus et des moins des différents postes budgétaires du distributeur, les revenus requis augmentent de 19 M$. Le distributeur ne calcule pas de scénario d’augmentations tarifaires différenciées, eût égard au faible niveau de la hausse. L’interfinancement à l’avantage des clients résidentiels se maintiendrait donc à 250 M$ pour un indice de 115,6.

Les éléments qui caractérisent particulièrement le dossier du distributeur cette année sont notamment l’augmentation significative des surplus à 10 TWh en 2010. C’est donc dire qu’avec la baisse de la demande que l’on connaît depuis quelques années, les besoins totaux en approvisionnement du distributeur dépassent à peine les 165 TWh du bloc patrimonial alors que l’approvisionnement post patrimonial ne sera que 1,5 TWh en 2010. De plus, malgré une hausse du coût de la vie de 0,2 % en 2009, c’est une majoration de ses coûts de distribution de 72 M$, à la hauteur de 2,4 %, qui est recherchée par le distributeur. Pour ce qui est du transporteur, les hausses recherchées sur ses charges nettes d’exploitation sont de 1,8 %, excluant les 10,6 M$ relatifs à la croissance. Et, comme nous le soulignions dans l’article précédent sur les IFRS, HQ propose d’en devancer l’implantation d’un an au coût de 245 M$.

Les grands industriels sont vraiment perplexes face aux demandes de HQ dans un contexte économique difficile alors que plusieurs usines suspendent leurs opérations face à la croissance de leurs inventaires qui ne trouvent pas preneur. Ils ont aussi de la difficulté à comprendre l’incapacité des entreprises règlementées de comprimer leurs coûts d’opération dans un contexte de décroissance économique et d’inflation presque nulle.

La suspension des activités de TransCanada Energy


Les grands industriels appuieront encore cette année la proposition du distributeur de suspendre à nouveau les activités de TCE. En effet, les écarts entre les économies qui ont été générées et celles projetées entre l’option de suspendre et celle de revendre les surplus sur les marchés pour les années antérieures ont été respectivement de 24 et 19 M$ pour 2008 et 2009. HQ anticipe un écart entre ces deux scénarios de 49 M$ pour 2010. Les prix sur les marchés sont historiquement bas (voir l’article plus haut de M. Nicolas Dalmau) et les perspectives d’amélioration du niveau des prix ne sont pas évidentes. Par ailleurs, la centrale de TCE produit plus de 4 TWh par année, ce qui est bien au-delà des besoins post-patrimoniaux en 2010, et HQ Distribution sera en situation excédentaire jusqu’en 2020. Il sera sans doute temps de considérer d’autres alternatives que de simplement suspendre les activités de TCE eût égard au laps de temps qui est susceptible de s’écouler avant que cette centrale ne reprenne ses activités.

 
 

 
  L’ÉNERGIQUE est le bulletin d’information de l’AQCIE. Il est publié quatre fois par année à l’intention des membres et partenaires de l’Association. Toute reproduction est autorisée à condition d’en mentionner la source et de nous en informer au dg@aqcie.org